Tout savoir sur la généralisation de la facture électronique. Quelles sont les mentions obligatoires ? Quelles sanctions sont prévues en cas d’anomalie ? On fait le point.
1- Généralisation de la facturation électronique entre assujettis à la TVA à partir de 2024
De 2024 à 2026, la facturation électronique va se généraliser progressivement dans les échanges entre entreprises assujetties à la TVA. Ce déploiement progressif se fera en tenant compte de la taille des entreprises, afin de permettre à chacune de s’approprier ces nouvelles obligations dans les meilleures conditions. Les entreprises doivent être en mesure d’émettre des factures électroniques :
- à compter du 1er juillet 2024 pour les grandes entreprises,
- à compter du 1er janvier 2025 pour les entreprises de taille intermédiaire,
- à compter du 1er janvier 2026 pour les petites et moyennes entreprises et micro-entreprises.
Par ailleurs, toutes les entreprises doivent être en mesure de recevoir les factures électroniques à compter du 1er juillet 2024. Vous devez ainsi avoir fait le choix d’une plateforme pour la réception des factures électroniques de vos fournisseurs, au plus tard à cette date.
Afin d’assurer la transition vers cette nouvelle obligation un appel à candidatures a été lancé pour les entreprises qui souhaitent s’inscrire dans cette réforme de manière anticipée lors d’une période d’expérimentation.
2- Quelles sont les règles concernant la forme de la facture ?
Une facture est une note détaillée de services réalisés ou de marchandises vendues. Elle doit répondre à un certain nombre d’obligations concernant la forme :
- être rédigée en langue française,
- être établie en deux exemplaires, dont l’original pour le client,
- répondre aux mentions obligatoires ci-dessous.
3- Factures : quelles sont les mentions obligatoires ?
La date de la facture
- La date à laquelle la facture est émise doit obligatoirement être mentionnée.
Le numéro de la facture
Il s’agit d’un numéro unique pour chaque facture, qui est basé sur une séquence chronologique et continue, et doit apparaître sans « trou », une facture ne pouvant être supprimée. La numérotation peut éventuellement se faire par séries distinctes (par exemple avec un préfixe par année), si les conditions d’exercice le justifient.
La date de la vente ou de la prestation de service
Il s’agit de la date où est effectuée (ou achevée) la livraison des biens ou la prestation de service.
L’identité du vendeur ou du prestataire de services
Les informations suivantes doivent figurer sur la facture :
- la dénomination sociale (ou nom et prénom pour un entrepreneur individuel)
- l’adresse du siège social et l’adresse de facturation (si différente)
- le numéro de Siren ou Siret, la forme juridique et le capital social (pour les sociétés), le numéro RCS et ville du greffe d’immatriculation (pour les commerçants), le numéro au répertoire des métiers et département d’immatriculation (pour les artisans).
L’identité de l’acheteur ou du client
Les informations suivantes se doivent d’être présentes sur la facture :
- la dénomination sociale (ou nom pour un particulier),
- l’adresse du client (sauf opposition pour un particulier),
- l’adresse de livraison et l’adresse de facturation si différente.
Le numéro du bon de commande
Le numéro du bon de commande est obligatoire s’il a été préalablement émis par l’acheteur.
Le numéro d’identification à la TVA
Doit apparaître ici le numéro d’identification à la TVA du vendeur et du client professionnel (seulement si ce dernier est redevable de la TVA).
Ces mentions ne sont pas obligatoires pour les factures dont le montant hors taxe est inférieur ou égal à 150 €.
La désignation et le décompte des produits et services rendus
La nature, marque, et référence des produits doivent être mentionnés ainsi que les matériaux fournis et la main d’œuvre pour les prestations.
De même, la dénomination précise, la quantité, le prix unitaire hors taxes et le taux de TVA ajoutée, ainsi que les éventuelles remises et autres rabais doivent apparaître.
Le prix catalogue
Il s’agit du prix unitaire hors TVA des produits vendus ou taux horaire hors TVA des services fournis.
Le taux de TVA légalement applicable
Notamment si différents taux de TVA s’appliquent, ils doivent apparaître de manière claire par lignes.
L’éventuelle réduction de prix
Sont concernés ici les rabais, ristournes, et remises à la date de vente ou de la prestation de service, à l’exclusion des opérations d’escompte non prévues sur la facture.
La somme totale à payer hors taxe (HT) et toutes taxes comprises (TTC)
Bien évidemment, les sommes hors taxe et toutes taxes comprises doivent apparaître obligatoirement sur la facture.
L’adresse de facturation
L’adresse de facturation doit apparaître sur la facture si celle-ci est différente de celle du siège social de l’entreprise.
Les informations sur le paiement
Doivent obligatoirement figurer :
- la date à laquelle le paiement doit intervenir ou le délai de paiement,
- les conditions d’escompte en cas de paiement anticipé,
- les taux de pénalités en cas de non paiement ou de retard de paiement.
L’existence et la durée de la garantie légale de conformité de deux ans pour certains biens
Depuis le 1er juillet 2021 les documents de facturation doivent mentionner l’existence et la durée de la garantie légale de conformité de deux ans minimum pour les catégories de biens déterminés par le décret n° 2021-609 du 18 mai 2021.
Notez que le décret exclut les biens vendus dans le cadre d’un contrat conclu à distance ou hors établissement.
4- Factures électroniques : comment ça fonctionne ?
La facture peut être émise par voie électronique, sous réserve que l’acheteur formalise son acceptation. Dans tous les cas, le contenu d’une facture dématérialisée doit correspondre à celui d’une facture papier comportant strictement les mêmes mentions obligatoires.
Par ailleurs, notez que depuis le 1er janvier 2020, dans le cadre des marchés publics, la facturation électronique est obligatoire pour les entreprises. Pour en savoir plus sur la facturation électronique dans le cadre des marchés publics, vous pouvez consulter cet article : Marchés publics : la facturation électronique, comment ça fonctionne ?
Enfin, comme mentionné plus haut, l’ordonnance n° 2021-1190 du 15 septembre 2021 va généraliser la facturation électronique dans les échanges entre entreprises assujetties à la TVA.
Le déploiement sera progressif entre 2024 et 2026.
Pour en savoir plus, consultez cet article : Vers un élargissement de la facturation électronique entre les entreprises.
5- Quelles pénalités pour les infractions aux règles de facturation ?
Les entreprises ne respectant pas les règles de facturation s’exposent aux amendes suivantes :
- une amende fiscale de 15€ par mention manquante ou inexacte. Toutefois le montant de l’amende ne peut excéder un quart du montant de la facture.
- une amende administrative de 75.000 € pour une personne physique et 375.000 € pour une personne morale. Cette amende pouvant être doublée en cas de réitération de la faute dans un délai de deux ans à compter de la première sanction.
6- actures : quels sont les délais de conservation ?
Les factures doivent être conservées pendant dix ans, en leur qualité de pièces comptables. Elles peuvent être conservées sous format papier ou électronique.
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